Enrico Pitozzi
Biographie
Enrico Pitozzi est maître de conférences
au Département du Théâtre et du Spectacle de
l’Université de Bologne, en Italie, où il enseigne
un cours intitulé « Forme de la scène mutimédiale ».
Dans un cadre international, il travaille sur les modalités
d’intervention des technologies sur la perception du performeur,
sur les aspects neurophysiologiques liés à la composition
du mouvement et autour du concept de présence médiatisée
sur scène. Son travail de recherche s’inscrit dans
le Présence Research Groups - section Arts/Performance,
programme international de recherche sur la présence, dans
le cadre du PEACH Project. Il est rédacteur du magazine
italien Art'O et il a publié des textes sur la scène
européenne et celles du Québec et du Japon. Il a
participé, avec autres spécialistes, au séminaire
interne de la « 37° Biennale del Teatro di Venezia 2005 » dirigée
par Romeo Castellucci. Il a publié, avec Annalisa Sacchi,
Itinera. Trajectoires de la forme. Tragedia Endogonidia, Arles,
Actes Sud, 2008. Il est en train d’écrire une monographie
sur la scène contemporaine face aux technologies Corpo,
anatomia, percezione. Scena performativa e dispositivi tecnologici,
Roma, Bulzoni (prévu pour février 2010) ainsi que
le livre Electroscene, avec le compositeur Roberto Paci Dalò,
sur la composition sonore électronique chez l’éditeur
italien Cronopio (parution en mars 2010).
Interrogation
aux vertèbres : l’anatomie
entre physiologie et numérique.
La présence du corps sur scène est un processus de manifestation
qui s'institue par coalescence entre les tensions (cerveau, système nerveux
et de locomotion). C’est ce qui constitue la corporéité et
les modalités d’organisation de l'espace avant l’intervention
des technologies. C’est donc un processus dynamique qui concerne le mouvement
et met en jeu la notion de fiction comme relation d’empathie entre le corps
et l’environnement : le performeur doit imaginer et projeter les segments
de son anatomie dans l'espace avant d'agir matériellement. Pour discuter
cet aspect qui concerne la séparation du concept du corps par rapport
au mouvement, on reformulera une notion déterminante : celle d’anatomie
comme stratégie pour considérer le mouvement dans son autonomie
au-delà des automatismes du corps.
Si l’abstraction est une modalité pour regarder à travers
la matière, l’anatomie est alors une stratégie pour regarder à travers
le corps et porter le mouvement au premier plan. Dans ce cadre l’élaboration
de la figure virtuelle devient, sur le plan numérique, ce que la décomposition
du mouvement est sur le plan physique. Pour aborder ce processus on interrogera
le mouvement à partir des relations avec le plan architectural – comme
dans les œuvres de dECOi, Nox, Novak – et, entre autres, le travail
Improvisation Technologies (1994/2002) de William Forsythe ainsi que son dernier
projet, synchronous objects (2009), réalisé en collaboration
avec l’Université de l’Ohio, mais aussi le travail How long…(2005)
de Trisha Brown, où la scénographie numérique est composée à partir
de la manifestation visible de la projection fictionnaire des danseurs en train
de se déplacer dans l’espace de la scène.