Samuel Archibald
Biographie
Samuel Archibald est professeur au Département
d’études littéraires de l’Université du
Québec à Montréal. Ses recherches actuelles
portent sur la fiction de genre contemporaine (science-fiction,
fantastique, policier), sur les mutations de la culture populaire
et sur Internet en tant que lieu d’expression privilégié des
cultures de fans. Il a été enseignant invité à l’Université de
Poitiers et à l’École européenne supérieure
de l’image d’Angoulême et est l’auteur
de Le texte et la technique. La lecture à l’heure
des médias numériques (Montréal, Le Quartanier,
2009). Il a publié des articles et produit diverses communications
sur la littérature électronique et de genre, les
identités fictionnelles sur Internet, les jeux vidéo
et l’importance de la matérialité des supports
dans nos interactions avec les médias imprimés, audiovisuels
et numériques.
Les jeux vidéo, le cinéma
et la virtualisation du monde.
Je détaillerai ici la façon
dont le cinéma virtualise parfois
le personnage de fiction. Je m’intéresserai moins aux franchises
populaires où des séquences entières sont réalisées à l’aide
d’animation numérique (The Matrix, Lord of the Rings, Spiderman)
ou aux adaptations pour le grand écran de jeux vidéo, qu’aux
citations directes de l’expérience vidéoludique au cinéma — on
pense à The Beach (D. Boyle, 2000) ou Elephant (G. Van Sant, 2003) —,
de même qu’aux échos vidéoludiques qui s’imposent à la
spectature de film comme Oldboy (P. Chan-wook, 2003) Children of Men (A. Cuarón,
2006) El rey de la montaña (G. López-Gallego, 2007) et REC (P.
Plaza et J. Balagueró, 2007). Il s’agira de comprendre les deux
principaux vecteurs de virtualisation au cinéma, deux procédés
que le médium dispute désormais aux jeux vidéo et qui ont
respectivement tendance à attacher les mouvements de la caméra à ceux
du personnage et à identifier l’image filmée à son
regard : le plan-séquence et la caméra subjective.