François Giard et Matthieu Guitton
Biographie
François Giard est professeur et directeur
des nouveaux programmes en art et science de l'animation à l'École
des arts visuels de l'Université Laval où il enseigne
l'image numérique et la postproduction d'effets visuels.
Ses intérêts de recherche portent vers « le
dispositif » de l'image, tant historique que technologique.
Auteur du chapitre « les vraies images : constructions pour écran
total » dans La prolifération des écrans de
Louise Poissant et Pierre Tremblay. François Giard travaille
sur des projets interdisciplinaires de visualisation scientifique,
notamment en neurobiologie moléculaire avec le chercheur
Paul DeKonninck et en neurobiologie comportementale avec le chercheur
Matthieu Guitton. M.Giard travaille également sur une production
cinématographique omnistéréoscopique avec
les chercheurs du laboratoire de vision 3d de l'Université de
Montréal.
Matthieu Guitton est professeur à la faculté de
pharmacie de l'Université Laval et chercheur senior au Centre
de Recherche Université Laval Robert Giffard. Il travaille
sur différents
aspects de la perception, allant du développement de modèles
animaux de pathologies de la perception à l'intégration
cognitive de la perception chez l'humain. Ses recherches actuelles,
financées par le FRSQ, les IRSC et le CRSNG, s'intéressent
notamment à l'intégration perceptive multimodale
et à l'optimisation des interactions sociales entre humains
réels et humains virtuels. En combinant aux recherches faites
dans le domaine de la perception celles venant du domaine de la
mémoire, son laboratoire s'intéresse également à l'étude
et à l'implémentation des différents éléments
cognitifs nécessaires pour améliorer l'illusion d'humanité des êtres
virtuels.
Beauté ou réalisme
: les dimensions de la peau des sciences cognitives aux humains
virtuels
La peau,
par son aspect et ses caractéristiques visuelles
et texturales, représente l'une des interfaces les plus évidentes
dans les processus de reconnaissances prenant place entre les
différents
individus. En présentant au monde extérieur de
nombreuses informations concernant différentes caractéristiques
biologiques (l'âge, le sexe, le statut hormonal ou immun),
la peau est l'un des éléments clés de la
transmission visuelle d'information inter-individuelles permettant
l'optimisation
des interactions sociales. La perception adéquate des
différents
paramètres de la peau est ainsi un élément
central de l'identification individuelle et des interactions
sociales. Les problèmes liés à la représentation
de la peau ont touché les artistes depuis les prémisses
des arts visuels dans l'Antiquité. Souvent effectuée
dans le but avoué d'identifier des corrélats biologiques
de l'attractivité (de trouver les « bases biologiques
de la beauté »), la recherche en psychologie et
en sciences cognitives portant sur la perception de la peau a
fait
un bond considérable avec le développement des
images de synthèse. Cependant, pour pouvoir se féconder
mutuellement et permettre l'apparition de progrès notables,
les différents domaines artistiques et scientifiques doivent
partager un langage commun. Notre but ici est de récapituler
les informations obtenues tant par la recherche en sciences cognitives
que par les travaux d'ingénierie graphique sur les différentes
dimensions de la peau, qu'elles soient purement physiques (la
couleur, la texture, la symétrie) ou qu'elles transportent
des informations relatives aux interactions biologiques psychosociales
(âge
perçu, marqueurs du dimorphisme sexuel, niveau d'oxygénation).
Pour chacune des dimensions concernées, l'attractivité maximale
et le réalisme forment les deux extrémités
d'un continuum perceptif commun.