Renée Bourassa
Biographie
Titulaire d’un doctorat en sémiologie,
Renée Bourassa est professeure à l’École
des arts visuels de l’Université Laval. À la
fois théoricienne et praticienne, conceptrice, réalisatrice
et artiste médiatique, elle a œuvré au cours
des 25 dernières années dans plusieurs secteurs d’intervention
culturelle liés aux médias numériques, dont
les les arts de la scène, la muséologie ainsi que
l’édition d’œuvres hypermédias alliant
arts et culture scientifique. Elle est chercheure affiliée
au CRI (Centre de recherche sur l’intermédialité),
au LAMIC (Laboratoire de muséologie et d’ingénierie
de la culture), ainsi qu’au LANTISS (Laboratoire des nouvelles
technologies de l’image, du son et de la scène). Selon
une approche intermédiale, ses intérêts de
recherche portent sur les œuvres hypermédiatiques et
les fictions émergentes issues des médias numériques,
sur la présence et la performativité des personnages
virtuels ainsi que sur les nouvelles pratiques expériencielles.
Ses recherches actuelles sont financées par le FQRSC et
le CRSH. Elle est membre associée du groupe de recherche
sur la performativité et la présence dirigé par
Josette Féral et Louise Poissant.
Personnages virtuels : puissances du faux et
inquiétante étrangeté au cinéma et
dans les jeux vidéo
Les personnages virtuels multiplient leurs
effets de présence au cinéma et dans les jeux vidéo.
Comment transforment-ils les arts de fiction? Dans le cinéma à large
public, les exemples de personnages fictionnels qui jouent sur
les frontières de la représentation abondent, là où la
distance s’amenuise entre acteurs réel et de synthèse.
Les simulacres convoqués par l’imaginaire cinématographique éveillent
les puissances du faux; en s’hybridant avec la représentation
photographique, le personnage de synthèse s’insère
dans un cadre narratif comme instrument du leurre. Il se place
alors au service d’une esthétique de la transparence
médiatique. Mais les artifices sous-tendant ces manifestations
de virtuosité technologique viennent-ils pour autant tranformer
le statut de la fiction? Ne viennent-ils pas simplement prolonger
les tours de prestidigitation qui prennent racine dans les expérimentations
d’un Méliès voulant remédiatiser, à la
naissance du cinéma, les visions de Jules Verne par exemple?
Dans les jeux vidéo, les personnages virtuels remédiatisent
la question de l’inquiétante étrangeté inaugurée
par les recherches en robotique. Lorsque le personnage virtuel
s’approche trop de l’humain sans toutefois atteindre
une parfaite similitude dans la représentation, s’installe
alors un sentiment de malaise où se jouent encore les puissances
du faux.