Charles Perraton
Biographie
Charles Perraton est professeur titulaire et
directeur du Département de communication sociale et publique
de l’Université du Québec à Montréal.
Il est également directeur de la collection Cahiers du Gerse
aux Presses de l’Université du Québec et directeur
du Groupe d’études et de recherches en sémiotique
des espaces (GERSE) et d’Homo Ludens, groupe de recherche
sur la socialisation et la communication dans les jeux vidéo.
Il centre sa recherche sur l’étude des formes de subjectivité et
des modes de structuration des individus dans l’espace public.
Il est l’auteur de plusieurs articles scientifiques et d’ouvrages
en collaboration dont : Vivre ensemble dans l’espace public
(avec Maude Bonenfant, PUQ, 2009) ; Robinson à la conquête
du monde et Dérive de l’espace public à l’ère
du divertissement (avec Pierre Barrette et Étienne Paquette,
PUQ, 2005 et 2007) et Un nouvel art de voir la ville et de faire
du cinéma (avec François Jost, L’Harmattan,
2002).
Le rôle de l’avatar dans
le développement de nouvelles formes de subjectivité
Notre recherche sur les jeux vidéo s’est
construite autour de l’hypothèse que l’expérience
des jeux se mène dans un contexte de sociabilité où les
rapports entre les joueurs ne sont pas seulement déterminés
par le jeu, le respect des règles et la nature du dispositif,
mais aussi par la richesse des relations communicationnelles, sociales
et techniques auxquelles ils se livrent. Ce qui donne à penser
que l’expérience du jeu vidéo, comme c’est
le cas pour World of Warcraft (WoW), n’est peut-être
pas si dissociative que ça, puisqu’elle se développe
dans la relation entre les joueurs. Dans notre étude, il
importe de comprendre ce que deviennent les joueurs à l’expérience
du jeu. L’expérience du jeu vidéo, du fait
qu’elle engage un rapport différent des corps aux
objets techniques et à l’environnement, elle permet
d’abord aux joueurs de développer de nouvelles puissances
d’agir. Inclus dans un univers immersif, le joueur livre à travers
son avatar des combats qui exigent la maîtrise du dispositif,
l’inférence des règles, la constitution et
le partage d’un savoir grâce auxquels il fonde des
stratégies et entreprend des actions dont l’importance
et le succès varient en raison de sa puissance d’agir.